12/16/2005

De la dette publique

Sur les conseils de Christian Blanc via son site "Pourquoi pas", j'ai décidé de m'y coller et d'aller lire le rapport complet qui vient d'être publié sur la dette publique. Je vous préviens tout de suite : 136 pages vous attendent au coin du pdf... (bon allez, la synhtèse fait 11 pages).


Je construis cette note en 2 temps. Je relève au fur et à mesure ce qui m'interpelle à la lecture. Je verrai ensuite ce que je peux en retirer par rapport à d'éventuelles réflexions personnelles sur le sujet.


1 - Le constat
La France n'a donc cessé de creuser son endettement depuis 25 ans qui prive aujourd'hui les 2/3 de sa production nationale. La France est le seul pays d'Europe dont le ratio des dettes publiques n'a cessé de progresser depuis 10 ans. Non respect de la parole donnée, La France n'a jamais tenu ses engagements de réduction des déficits. Dépenses en moyenne supérieure de 18% aux ressources. Développement de nouvelles structures administratives sans remise en cause des structures existantes.


2 - Les préconisations
Si la France a continué de produire globalement de la richesse, le niveau de vie cesse de converger vers celui des économies les plus riches. Plus de marges de manoeuvre pour continuer à "pomper" les ressources disponibles (niveau des prélèvements obligatoires de 44% contre 39,5% pour la zone Euro et 35% pour le G7). Recommandation pour mettre en oeuvre un plan de redressement en 5 ans de cette situation qui nous met au bord de l'asphyxie : moins de ministères, remise à plat des structures centrales, régionales et locales redondantes.   



Si le constat est clair, on a quand même une grosse impression de déjà entendu, lu ou vu - hormis peut-être le fait que l'on commence à évoquer une asphyxie, notamment les recommandations pour remettre en marche la machine.


Le problème des Français c'est d'être les champions du monde de l'analyse, mais d'être incapables - bien souvent, de passer à l'acte pour mettre en oeuvre les décisions qui s'imposent à l'analyse des constats.


Se donner cinq ans pour redonner de l'air à la machine économique, pourquoi pas ? Mais cela demande des efforts et une prise de conscience individuelle. Lorsque vous entendez de leaders syndicaux ou politiques vous annnoncer que "oui la situation est dramatique, mais que la France a toujours existé et qu'elle continuera d'exister...", cela ne laisse présager rien de bon quant à la mise en oeuvre.


Le rapport évoque le problème du calendrier électoral qui pèse sur l'action en France. Avec une sortie de ce rapport à l'aube de 2006, année d'échauffement pour 2007 qui sera une année plombée pour cause d'élections législatives et présidentielles... je ne vois pas très bien quels sont les députés et ministres qui vont ruer dans les brancards en étant sûrs de se faire ramasser par la suite. Côté politique, tout le monde sait bien que ces responsables travaillent pour la France, qu'ils n'ont pas d'ambitions personnelles autres que de pouvoir obtenir les postes qui leur permettent de mettre en oeuvre leurs promesses (un peu d'ironie fait toujours un peu de bien). En imaginant la mise en oeuvre des préconsisations dès 2006, cela donnerait 2 ans de tensions pour une campagne où les candidats annonceraient "votez pour moi, j'en ai encore pour 3 ans de ce régime là !".


Je crains que ce rapport ne soit qu'un de plus qui va se rajouter à la longue liste des précédents, et que nous nous dirgeons inexorablement vers l'asphyxie. Et comme tout corps en train de s'asphyxier, nous allons connaître des soubresauts et tensions de plus en plus violents.


La France est vieille bourgeoise (limite aristocrate) qui n'a cessé de dilapider son héritage, qui se refuse à réduire son train de vie, ou se mettre à travailler et qui espère un jour gagner au Loto ou au Millionnaire, ou s'en sortir au travers d'une émission de télé-réalité. Quand il n'y aura pus de lattes au parquet pour se chauffer l'hiver, il fera très froid.




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