Elections en Turquie

Une très bonne analyse des enjeux de l'élection qui s'est déroulée ce week-end en Turquie, qui bat un en brèche les images d'Epinal simplistes que l'on nous présente traditionnellement dans la presse française. Quelques extraits :

"L'enjeu des élections législatives qui auront lieu en Turquie ce dimanche n'est pas un choix entre un régime proprement séculier et un gouvernement islamiste. "

"Le choix qui s'offre aux Turcs est plutôt entre l'AKP, qui depuis son arrivée au pouvoir en 2002 a poursuivi une politique d'ouverture économique et de réformes politiques, le tout cadré par l'ultime objectif d'une adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union européenne, et les partis d'opposition qui prônent une alternative certes plus laïque mais aussi beaucoup plus nationaliste que l'AKP."

"D'un côté, il voit que l'AKP n'a pas réussi à écarter complètement, pendant son quinquennat au pouvoir, les doutes sur son allégeance aux normes laïques du pays mais a néanmoins réussi à assurer une croissance économique moyenne de 7 % par an. D'un autre côté, il doute de la capacité des autres partis à pouvoir livrer la même performance économique."

"En effet, l'AKP se démarque de ses concurrents par sa politique proeuropéenne. La volonté d'avancer vers l'adhésion à l'UE a été l'une des politiques clés du gouvernement actuel. Alors que les partis d'opposition ont décidé d'adopter une dose considérable d'euroscepticisme."

"Si le peuple turc vote sans équivoque pour soutenir la démarche européenne prônée essentiellement par l'AKP, il reviendra à l'UE et surtout à la France d'ajuster leur politique vis-à-vis de la Turquie. En effet, cela voudrait dire que le soutien en Turquie à une « Turquie européenne » est fort et bien ancré."

Cet article ayant été publié avant les élections, il est intéressant de voir que les résultats plébiscitent l'AKP. La balle est en quelque sorte de plus en plus du côté de l'Union européenne et notamment de la France, qui ne peuvent continuer à faire la sourde oreille à un pays qui vote à plus de 46% notamment en faveur de la poursuite de l'adhésion à l'Union européenne, et qui connaît une croissance économique moyenne de plus de 7% par an.

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