3/20/2009

L ' apr ès Hadopi... l ' heure H pour d émarrer notre " moveon " à nous

Je ne suis pas un grand fan des mouvements de masse, des effets de moutons, de la bêitse des foules... Pour autant, je pense qu'il y a une légitimité à croire en l'intelligence collective ou sagesse des masses et que le web constitue en ce sens le support qui pouvait manquer pour que de temps en temps, des actions collectives heureuses fassent sens.
J'ai sincèrement cru que le mouvement initié par la Quadrature du net à l'occasion du débat sur l'Hadopi allait constituer un premier signal fort et concret d'une mobilisation collective pouvant influer sur le débat politique. Et rapidement, j'ai eu le sentiment que ce mouvement était, sinon avorté, du moins d'une portée limitée. Déjà sur le Web, où je pensais voir rapidement les photos des profils sur Twitter, Facebook...Etc. se changer en bandeau noir, ce qui est loin d'être le cas. Dans le cadre des médias traditionnels ensuite où je pensais également voir des remontées et analyses du décalage croissant observable et mesurable entre une discussion se déroulant dans l'hémicycle et les discussions se développant sur le Web. J'ai sincèrement cru que nous avions peut-être là enfin notre occasion d'avoir notre Moveon.org à nous... Las, j'ai peut-être été un peu naïf.
Tant pis. Disons que ce ne sera pas pour ce coup-là, mais je maintiens que le mouvement de fond est enclenché et qu'il ne faudra pas grand chose pour qu'il se matérialise. Je n'ai pas forcément d'explications, mais j'ai ressenti les mêmes doutes que Nonovision à cette occasion, et j'ai entraperçu ces quelques pistes d'analyse.
J'ai le sentiment que cela va se jouer dans le temps et je suis finalement assez d'accord avec Nonovision sur le fait que la mémoire du Web fera son effet à l'occasion de prochaines élections. L'erreur est probablement de croire que nous pouvons influer directement, par la voie collective, sur le cours des choses enclenchées. En revanche, il est ceratin que nous pouvons, collectivement, soutenir ou rejeter ce qui est proposé. "C’est peut-être ça le message qu’il convient de faire passer aujourd’hui à nos députés : votez en votre âme et conscience, mais n’oubliez pas que vous avez rendez-vous avec nous d’ici quelques temps... Si nous n’avons pas de mémoire, le web en aura pour nous. Vous aurez des comptes à nous rendre et de plus en plus, grâce à internet, il faudra nous les rendre... sur pièces.
Alors autant vous avertir dès maintenant : lors de la prochaine campagne électorale, nous vous passerons au crible, nous éplucherons vos votes au Parlement, vos prises de parole dans les débats, votre présence dans l’hémicycle... On ne vous a pas encore vraiment fait le coup jusqu’à maintenant (on apprend nous aussi à nous servir d’internet peu à peu), mais désormais, ça, on sait faire. Et on vous promet qu’on le fera. Ça pourrait vous faire tout drôle."
L'erreur est probablement de croire que nous pouvons influer directement, par la voie collective, sur le cours des choses enclenchées.
Il paraît que Désirs d'avenir a été décevant pour beaucoup car peu de propositions soumises ont été reprises sur la plate-forme finale. C'est là où est l'erreur. Cela semble incompréhensible à beaucoup, en particulier lorsqu'il mette sur un même plan cette stratégie, qui n'a finalement pas fonctionné, et celle d'Obama, qui a prouvé son excellence. La stratégie d'Obama n'a pas consisté à établir un programme consensuel, par agrégation de micros-propositions. Obama a fait son job. Il a exprimé une vision et offert du sens à son projet d'organisation de la cité (politis). Il s'est ensuite appuyé sur un réseau qui a adhéré à ces principes et décidé de le soutenir et de le relayer. Il ne faut pas perdre de vue que ce réseau sur lequel il s'est appuyé pré-existait avant l'amorce de sa candidature. Moveon n'a pas été créé par Obama, mais par quelques personnes qui ont proposé un positionnement simple auquel on pouvait adhérer moyennant quelques principes d'actions de terrain. La grande force de Moveon, c'est d'utiliser le réseau pour activer des initiatives de terrain, qui vont de la réunion de quartier à la collecte de fonds pour s'acheter des espaces publicitaires sur les médias de masse.L'action militante n'est pas limitée au Web. Elle est organisée au travers du Web. Ce qui fait toute la différence.
Alors amis politiques, faites votre job. Pensez et proposez une organisation de la cité. Mais rappelez-vous que les internautes sont en train de comprendre que le Web n'est en rien une place pour manifester, mais une place pour s'organiser et décider d'actions concrètes, qui pourront se traduire par des décisions de votes, ou des films, ou des documentaires, ou des achats d'espaces publicitaires...

1 commentaire:

martial a dit…

je vois qu'on est d'accord.......enfin, sur Hadopi....